C’est toujours un peu délicat d’aller se confronter avec ses souvenirs. Surtout quand il s’agit d’art et encore plus quand les œuvres concernées font partie de ces chocs esthétiques, émotionnels et cognitifs qui marquent une vie.
L’exposition de Jeffrey Shaw au Centre des Arts d’Enghien est largement documentaire (via un dispositif très réussi de 3 écrans côte à côte et d’une navigation thématisée dans une base de données de ses œuvres). Elle ne présente que 5 installations (si j’ai bien compté).
Il convient toutefois de s’y rendre sans barguiner pour appréhender, dans toutes leurs dimensions, Legible City (1989) et The Golden Calf (1994), deux œuvres majeures de l’artiste et de l’histoire de l’art. 30 ans après pour la première et 25 ans pour la seconde, elles ont la même force qu’au premier jour.